La médecine de famille est une spécialité en soi. Elle exige une grande polyvalence, car un médecin de famille doit être capable de diagnostiquer et de traiter une vaste gamme de conditions médicales, souvent dans des contextes très variés. Cette spécialité demande également une capacité à s’adapter rapidement aux besoins changeants des patients, à intégrer les soins préventifs et curatifs et à coordonner les soins avec d’autres spécialistes lorsque c’est nécessaire. C’est une discipline stimulante et engageante, qui requiert une expertise étendue et spécifique.

Le médecin de famille développe une relation de confiance et de proximité avec ses patients, les accompagnant à travers différents moments clés de leur vie. Cette relation est basée sur la confiance, parfois même sur une grande complicité. Elle favorise une meilleure compréhension des besoins de chaque patient, pour optimiser ou renforcer l’efficacité des soins. La médecine de famille permet de créer des relations durables avec les patients et de jouer un rôle central dans leur mieux-être.

Un médecin de famille peut exercer dans une grande diversité de secteurs comme l’hospitalisation, le suivi de clientèle, l’obstétrique, les urgences, les soins à domicile, les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), la toxicomanie, et bien d’autres. Cette variété permet aux médecins de famille de toucher à plusieurs aspects de la santé, selon leurs intérêts.

Les médecins de famille ont la possibilité de pratiquer dans divers milieux, comme les GMF, les CLSC, les hôpitaux et les urgences, en contexte rural ou en contexte urbain. Cette flexibilité leur permet de choisir un environnement de travail qui correspond à leur situation personnelle et à leur style de vie.

La pratique diversifiée permet aux médecins de famille de travailler simultanément dans plusieurs secteurs de la médecine. Par exemple, ils peuvent combiner des consultations en cabinet à des services en urgence ou en obstétrique. Cela enrichit leur expérience professionnelle et leur permet d’offrir des soins plus complets à leurs patients.

Certains médecins de famille choisissent de pratiquer dans différentes régions pour découvrir de nouveaux environnements et vivre des expériences uniques. Par exemple, le mécanisme de dépannage permet aux médecins de famille de soutenir temporairement un territoire donné (habituellement en régions éloignées des grands centres) et ses installations en manque important d’effectifs médicaux. Le dépannage permet de soutenir quatre secteurs d’activité : l’urgence, la courte durée, l’anesthésiologie et l’obstétrique.

Grâce à la diversité des secteurs et des types de milieux de pratique, un médecin de famille peut réorienter sa pratique en cours de carrière. Cela lui permet d’évoluer, de se former dans de nouveaux domaines, de retrouver de l’intérêt et de rester engagé tout au long de sa vie professionnelle. Par exemple, le Dr Picotte est passé de l’urgence aux soins palliatifs, pour mieux répondre à ses besoins lors de différentes périodes de sa vie et pour relever de nouveaux défis tout au long de sa carrière.

Le quotidien d’un médecin de famille est très variable ou diversifié. On compte une multitude de possibilités dans la pratique de la médecine de famille, qui vont de la salle d’urgence au cabinet. Ces différentes pratiques touchent à toutes les facettes du corps et de la psychologie humaine. On parle souvent d’une approche biopsychosociale de l’enfance à la fin de vie. Ceci inclut la gériatrie, les différents secteurs de la médecine interne, l’appareil locomoteur, la psychiatrie, la médecine du travail, la santé publique, la prévention et plus encore.

Les médecins de famille sont souvent au cœur de la communauté, non seulement en offrant des soins de première ligne, mais aussi en s’impliquant dans la médecine sociale et communautaire. Ils œuvrent en santé publique, luttent contre les inégalités, interviennent en toxicologie et accompagnent les populations vulnérables, notamment celles en situation d’itinérance. Leur rôle est indispensable pour améliorer la santé publique et réduire les inégalités en matière de soins de santé.

Être médecin de famille offre une grande flexibilité tout au long de la carrière. Il est possible de changer de région et l’étendue des pratiques possibles permet d’évoluer vers différentes activités cliniques. La polyvalence de cette spécialité permet d’accéder à une grande diversité de lieux de pratique et d’exercer différentes expertises, offrant ainsi une variété et une richesse au quotidien que peu d’autres spécialités peuvent offrir.

Le médecin de famille peut être amené à travailler en équipe avec, par exemple, des infirmières, des pharmaciens, des inhalothérapeutes, des physiothérapeutes, des travailleurs sociaux ou des psychologues. Ce concept est défini par le terme « collaboration interprofessionnelle » et est de plus en plus favorisé et valorisé. Le médecin de famille est ainsi amené à jouer un rôle de véritable chef d’orchestre auprès de cette équipe de professionnels.

Un médecin de famille, sans devenir un tout autre spécialiste, peut néanmoins développer des compétences additionnelles dans huit domaines reconnus : anesthésie en médecine de famille, compétences avancées en chirurgie, compétences en chirurgie obstétricale, médecine des toxicomanies, médecine du sport et de l’exercice, médecine d’urgence, soins aux personnes âgées ou encore soins palliatifs.

Un médecin de famille peut être amené à pratiquer, dans une même semaine, une chirurgie mineure, une réparation de lacération (plaie), une réanimation cardiaque, une échographie de guidage, une échographie ciblée, un accouchement, une biopsie et plusieurs autres actes médicaux. Les médecins de famille travaillent avec des technologies performantes et modernes. Leur pratique quotidienne peut compter différentes techniques et soins spécifiques de la naissance jusqu’à la fin de vie, y compris l’administration de l’aide médicale à mourir.

Pour devenir médecin de famille au Québec, il faut d’abord compléter un doctorat en médecine (quatre ou cinq ans selon l’université). Quatre universités offrent actuellement cette formation : Université de Montréal, Université de Sherbrooke, Université Laval et Université McGill. Ensuite, une résidence de deux ans en médecine de famille comprenant divers stages cliniques, afin de préparer le résident à une pratique variée, est requise. Un parcours en recherche en médecine de famille est également possible.

Les études en médecine sont contingentées par décret gouvernemental : les cohortes ont beaucoup augmenté au cours des dernières années, mais la sélection rigoureuse des candidats se base sur l’excellence du dossier scolaire antérieur et sur l’évaluation des qualités personnelles jugées nécessaires à la pratique de la médecine.

Au terme de ses études, l’externe postule pour une spécialité auprès du Service canadien de jumelage des résidents, plus fréquemment appelé CaRMS. Si l’externe est admis en médecine de famille, sa résidence dure deux ans. Ensuite, le résident choisit sa pratique. Il peut aussi à ce moment-là décider de se spécialiser davantage.

Plus du tiers des médecins de famille s’implique dans la formation des étudiants et résidents. Ces médecins enseignent principalement au sein des groupes de médecine de famille universitaire (GMF-U) ou à l’université, où ils transmettent leur expertise, encadrent les jeunes médecins et contribuent activement au développement des compétences cliniques de la relève médicale.

Le Programme de mentorat de la FMOQ est offert aux futurs médecins de famille dès le début de la résidence. Ce programme offre un accompagnement personnalisé, permettant de mieux gérer la transition vers la pratique professionnelle. Grâce à l’expérience d’un mentor, l’intégration dans la carrière devient plus fluide et moins stressante. Ce programme est un soutien précieux qui permet de faciliter les premières étapes d’entrée dans la profession, d’améliorer le mieux-être au travail et de gérer les défis de la pratique au quotidien.